Exposition "Des Nouvelles du Monde"


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Exposition encres et dorure sur papier, et textes 

Encre Rozenn Guilcher exposition

En octobre 2010, à l’occasion de la parution de mon recueil de nouvelles intitulé « Des nouvelles du monde » aux éditions Sulliver, j’ai peint vingt-cinq encres. Chaque encre est l’instantané d’une nouvelle et porte son titre, l’une d’elles est le reflet du recueil.

Nous pouvons les traverser comme des paysages intérieurs. Nous pouvons les rencontrer comme autant d’échos visuels des résonances, des fulgurances, des cristallisations, des suspensions de mes voyages en écriture. Nous pouvons enfin les regarder comme le saisissement d’un miroitement.Dans la perspective de cette exposition, j’ai choisi d’associer à chaque encre l’extrait d’une nouvelle. C’est peut-être ma façon d’ouvrir encore le champ de l’écriture : donner à entendre et à voir différentes strates ou facettes, intriguer, surprendre, dérouter, émouvoir, bouleverser ?

Cette exposition se compose de 12 encres, chacune encadrée avec un extrait de texte (Encres et dorure sur papier. Dimensions hors-tout 53 x 73).


J’ai marché dans ma vie

Tableau exposition Des nouvelles du monde

Depuis j’ai marché dans ma vie. J’ai pris la route. C’est une grosse route. Je crois même que c’est une autoroute. Nous sommes beaucoup sur cette route. Nous sommes une multitude. Nous sommes des milliers. Nous sommes des milliards. C’est rassurant. Nous ne pouvons nous perdre.


Leurs bras seront lourds

Exposition Rozenn Guilcher

Et sera doux d’être sous les fleurs. Et terre sera douce à ma bouche. Son odeur et son humidité. Et nuit sera douce. Chant de la chouette de l’arbre du haut. Sera doux le chant. Et quand tous en procession s’en iront. Et quand tous. Sera doux le silence sous leurs pas. Sera doux mon tas de terre. Sera douce ma tombe. Et quand tous. Sera doux.


Quelqu’un n’est pas là

Exposition Rozenn Guilcher

Elle promet. Elle jure. Elle jure tout pourvu qu’il ait pitié d’elle. Pourvu qu’il ne la laisse pas encore une fois. Parce que sinon c’est comme une forêt pleine de dangers. Et elle n’a rien à manger. Et elle ne sait où dormir. Et la nuit tombe si vite dans cette forêt et la nuit dure si longtemps. Et ça fait peur. Elle est toute seule dans cette forêt obscure. Et ça fait peur. Elle ne peut pas dormir. Elle écoute tous les bruits. Elle entend aussi ceux qui n’existent pas. Ceux de sa nuit à elle. Et ça fait peur. Elle promet. Elle jure. Surtout plus de forêt où elle ne trouve pas son chemin. Surtout pas la forêt.


La fille bleue

Encre et texte

J’avais cru mourir et tomber et mourir mais ce n’était pas la mort c’était une gueule de bois et dure et gueule et bois. Une gueule à tomber par terre un vertige une vertigineuse plantade de trottoir je l’ai pas vu un cassage de gueule en caniveau en rigole rigole pas je me suis fait mal je saigne je.


Tableau Rozenn Guilcher

Vous au sein duquel battre un cœur est si difficile.